Département : Histoire    

                                 

Date et jour d’envoi

 

Spécialité

 

Niveau

 

Module

 

Groupe

 

Nom d’enseignant

 

Lundi 10 Mai 2021

 

 

 

 

 Sciences de communication

 

 

Troisième année

 

 

Langue Française

 

 

07       

 

 

 

 

Cours 06: Qu’est-ce que la propagande?

Histoire de la propagande :

La propagande a d’abord été un concept religieux. La “Congrégation de Propagande créée au 17e siècle par le pape Grégoire XV lutte pour imposer “la vraie foi contre l’hérésie”. Il ne s’agit pas de propager des idées faussées mais de transmettre une idéologie.

Le mot s’est francisé avec la révolution française et a pris une connotation plutôt négative avec le temps (surtout depuis la Première Guerre mondiale). La propagande a en effet connu un extraordinaire développement depuis la Première Guerre mondiale, première guerre industrielle, totale où il était essentiel d’enrôler toute la population. Forger la conviction, parfois jusqu’au fanatisme, est indispensable au bon déroulement de la guerre et à l’acceptation des sacrifices à consentir. La guerre exige de l’argent et des hommes, la propagande doit veiller à ce que l’état ait les deux en suffisance. Il faut fortifier le sentiment national et insister sur le péril encouru par la nation. Tous les pays belligérants créent dès lors des officines gouvernementales de propagande, la Belgique participe au mouvement. En février 1915 est créé au Havre le Bureau de Documentation belge, dépendant du Ministère de la Guerre, avec à sa tête Fernand Passelecq. 1916 voit apparaître l’Office de la Propagande belge, placé sous la direction d’un comité gouvernemental de propagande composé de plusieurs ministres et dirigés par Henry Carton de Wiart. Enfin à Londres, il y a le service de propagande dirigé par Henri Davignon et à Washington apparaît en décembre 1917 le Belgian Official Information Service dirigé par deux professeurs d’université belges travaillant aux Etats-Unis, Paul Van den Ven et Albert J. Carnoy. En 1915, le Ministère de la Guerre belge décide de constituer une collection d’archives photographiques pour la documentation historique, l’éducation nationale de la jeunesse et “l’illustration d’articles de propagande à l’étranger”. C’est la création du service photographique auquel s’ajoute, en 1916, une section de reportage et de propagande. En 1916, l’Etat-major belge, soutenu par le Roi Albert Ier, crée la “Section documentaire artistique de l’Armée belge en campagne” chargée de montrer la réalité de la présence belge dans la guerre et regroupant une série d’artistes qui peignent les paysages du front.

La propagande aujourd’hui :

La propagande aujourd’hui reste toujours d’actualité à travers les différents médias, la culture, le marketing politique, ...

Le marketing politique règle les relations entre un parti ou plus souvent une personnalité politique et l’opinion publique, en appliquant les techniques d’études commerciales au domaine politique. Un homme politique tente de correspondre et de répondre aux aspirations (révélées par des études et des sondages d’opinion) des électeurs qu’il convoite. Est-ce de la démagogie ou est-ce répondre aux besoins réels exprimés par une partie de la population ? La communication se modernise. Si les affiches restent toujours importantes, le principal impact vient de la télévision où les conseillers en image, les publicitaires, le medium télévisuel imposent une tenue vestimentaire adéquate, un maintien, une gestuelle, ... destinés à séduire et à installer une certaine image de l’homme/femme politique. Les meetings bon enfant sont devenus des grand-messes de la communication dont la mise en scène suppose une régie du son et de la lumière, un metteur en scène. Les candidats à une élection ouvrent des blogs où ils proposent leur programme, donnent des éléments de leur biographie, prennent position sur des faits d’actualité, etc. Ceci renforce le lien (presqu’intime) entre un homme politique et l’opinion publique.  

Définitions :

 La propagande est une stratégie de communication, qui tend à inculquer à grande vitesse des idées à une vaste population.

Le peuple est recadré dans tous les domaines : politiques, sociaux, culturels, familiaux, intellectuels et spirituels. Il doit vouer un véritable culte à la personnalité du leader.

La jeunesse est forgée à ces idéologies dès son plus jeune âge.                                                                                                                La propagande : toute association dont le but est de propager certaines opinions.  Il y a dans la puissance des Français, il y a dans leur caractère, il y a dans leur langue surtout une certaine force prosélytique qui passe l'imagination ; la nation entière n'est qu'une vaste propagande, J. DE MAISTRE, Corresp. 13 déc. 1815  (dictionnaire le littré) .                                 

La propagande :  DÉR. et COMP. Propagandisme, propagandiste.Contre-propagande. REM. Péguy (in D. D. L.) emploie le verbe dérivé, propagander (tr. et intr.) en 1901, ainsi que les dérivés propagandable, adj., propagandeur, n. m., et une série formée avec le suff. -iser (propagandiser, -able, -ation, -eur). Ces formes n'ont pas vécu.  

Action exercée sur l'opinion pour l'amener à avoir certaines idées politiques et sociales, à vouloir et soutenir une politique, un gouvernement, un représentant. (dictionnaire le Grand Robert)

Les types de propagande :

On distingue communément différents types de propagande qui sont :

• La propagande blanche qui provient d’une source ouvertement identifiée, qui assume son origine.

• La propagande noire qui provient d’une source soi-disant amicale mais en réalité hostile. Elle cache son origine. Elle est constituée d’histoires fausses ou vraies mais dont la source est fausse ou faussement attribuée.

• La propagande grise qui provient d’une source soi-disant neutre mais en réalité hostile.

La publicité et la propagande quelle homogénéité ?

On a souvent tendance à associer publicité et propagande car elles semblent bien souvent répondre aux mêmes motivations et utiliser les mêmes rouages. La publicité vise à la conviction des masses, dans une logique de consommation. Elle tend à éveiller des besoins liés à des désirs inconscients. La société de consommation pousse les gens à acheter des produits dont ils n’ont pas besoin mais dont ils ont envie. La propagande, quant à elle, vise au contrôle de la société, à éradiquer toute forme de représentation sociale et politique qui ne cadre pas avec les énoncés du discours du pouvoir en place. La propagande (comme la publicité) se base sur des études sociologiques, psychologiques, voire même psychiatriques pour manipuler l’inconscient, les désirs refoulés, les réflexes des individus ou des foules ou attroupement (Multitude de personnes rassemblées en un lieu). Elle utilise des techniques comme les sondages ou l’appel à un soi-disant comité d’experts pour augmenter la crédibilité de son message. La propagande est souvent le fait d’un Etat totalitaire, qui distille ou réduit son message et les valeurs qu’il entend promouvoir à travers des monuments, la presse à sa dévotion, les œuvres d’artistes à son service, etc. En exerçant la censure, il cherche à museler toute opposition ou toute opinion indépendante. En démocratie aussi, l’opinion publique peut être manipulée par les autorités qui imposent leur imaginaire, leurs codes, leurs priorités, leur sens de l’Histoire. Elles estiment qu’une minorité d’hommes intelligents et responsables doit diriger la masse incapable de juger correctement les affaires publiques, car elle est dirigée par des forces irrationnelles inconscientes, des pulsions animales.

Références :

AUGE, Etienne, Petit traité de propagande à l’usage de ceux qui la subissent, Bruxelles, De Boeck, 2007.

RHODES, Anthony, Histoire mondiale de la propagande de 1933 à 1945 : du bâton de craie au cinéma, toutes les armes de la guerre psychologique, Paris/ Bruxelles, Elsevier Séquoia, 1976-1980. (Ce cours est tiré d'un livre, qui à son tour est tiré d'autres sources ci-dessus).

Enseignant: Hamri Abdelwahab